Ou comment expliquer la guerre aux enfants…
La Grande Guerre est en effet un fait d’histoire pratiquement inconnu pour eux, la Seconde Guerre mondiale ne fait plus partie des programmes scolaires dans les cours d’histoire, les enseignants survolent hélas beaucoup ces deux moments clés du 20ème siècle.
A l’occasion des manifestations pour le Centenaire de l’Armistice, de nombreux témoignages ont été évoqués lors des remises de gerbes, moments de recueillements autour des monuments commémoratifs, souvent en présence des enfants des écoles. De nombreuses initiatives ont été prises par les maitresses pour les plus petits, à travers des dessins, pour imager la vision des plus jeunes sur la souffrance d’un pays en guerre et sur les soldats morts au combat, auxquels on rendait hommage tous les ans. Dans les familles, le sujet était peu évoqué, c’était de l’histoire ancienne… « Rabâche pas Jules », telle était la phrase couperet des fins de repas lorsque l’ancien, le papy voulait raconter un peu de son enfer…
A travers cet album, Alain PUECH voulait commencer et terminer avec deux dessins de colombes réalisés par de très jeunes enfants de sa commune. Ils ont chanté lors de la cérémonie du 11 Novembre, autour du Monument aux Morts, avec leur maîtresse, après la lecture d’un petit texte écrit par un Poilu.
Une autre série de dessins a été exposée au cours d’une manifestation historique avec reconstitution au Plessis-Macé, dans un magnifique château près d’Angers. L’Association avait apporté son soutien logistique aux organisateurs, nous permettant aussi de nous faire connaitre. Ces dessins sont déjà plus informatifs, sur les faits et gestes des combattants. De nombreux visiteurs ont pu regarder cette belle galerie de dessins, en écoutant un agréable concert.
La troisième série est un groupe de portraits réalisés par les écoliers du village de Jaulzy dans l’Oise, village au cœur de la bataille puisque situé non loin du Chemin des Dames. C’est dans cette bourgade que fut tué Abel Ferry en Septembre 1918. Issu d’une grande famille d’hommes politiques, il fût élu député en 1909. Il partit à la guerre et combattit avec beaucoup de courage dans la région de Fresnes-en-Woëvre. Relevé de ses fonctions, il eut une fille qu’il appela Fresnette, en souvenir de cette bataille. Il fut tué lors d’un bombardement le 8 septembre 1918, au cours d’une inspection sur un nouveau modèle de mitrailleuse. Une série de portraits représentant des soldats des deux camps est restée accrochée sur les grilles de l’école communale en son hommage. Enterré à Saint Dié, il fit écrire sur sa stèle « je désire reposer en face de la ligne bleue des Vosges d’où monte jusqu’à mon cœur fidèle la plainte touchante des vaincus ».
Merci les enfants, merci les jeunes, c’était la Der des Der « Aller Jules raconte nous encore ton histoire… »
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