Association Nationale 1914-1918

A la découverte des sites de la Grande Guerre

7 octobre 2019 : Le Redoutable à Cherbourg (Manche)

Un article sur le sous-marin « Le Redoutable » est inhabituel sur un site habituellement dédié à la Grande Guerre…Nous souhaitions cependant avec le président Guy Vieville apporter quelques compléments d’informations suite à notre dernière sortie sur les côtes normandes de la Manche et du Cotentin.

Nous avons pu visiter la Cité de la Mer à Cherbourg et pénétrer dans ce sous-marin nucléaire lanceur d’engins. Placé dans sa darse depuis les années 2000, il est exposé au public qui peut découvrir une carrière bien remplie, faite de missions stratégiques, équipé d’un armement très sophistiqué. 

La construction de ce premier sous-marin à propulsion nucléaire est décidée en 1963, c’est alors le début de la conception et de la fabrication des armes de défense nucléaire.

Capable de tirer en plongée des missiles balistiques, mer-sol et engins à tête nucléaire de longue portée, il fût inauguré le 29 mars 1967 par le Général de Gaulle, accompagné de deux capitaines de frégates. En pleine guerre froide, le Président considérait que la possession de ce type de bâtiment, capable de maîtriser à la fois armement et propulsion nucléaire, était un point fort démontrant  le savoir-faire français face aux géants russes et américains.

Les caractéristiques de ce nouveau sous-marin lanceur d’engins sont remarquables. Il est capable en plongée de descendre à 300 mètres, à une vitesse de 25 nœuds grâce à sa puissance de 24 000 cv,  et ce, malgré un poids relativement élevé de 8 920 tonnes. Son rayon d’action était illimité grâce au nucléaire. Les deux commandants, à la tête de 120 hommes et 15 officiers ont vécu des missions sous-marines entre 55 et 75 jours. Ce bâtiment avait deux équipages, un bleu et un rouge, qui assuraient une présence constante et opérationnelle. Il faut savoir qu’actuellement notre dispositif de défense possède quatre sous-marins lanceurs d’engins, en position d’alerte et de combat, prêts à déclencher des tirs de missiles.

Actif depuis 1971 avec une première mission en 1972, il servira pendant 21 ans, 11 ans en navigation de surface et 10 ans en plongée, soit 51 missions de patrouilles au total. Cette réussite technologique sera réformée en 1991.

Le Naval Group, dont nous avons vu les bâtiments lors de notre visite de l’arsenal le matin, se chargera de le démanteler en retirant tout l’armement sensible dont il était équipé. Il sera remplacé par un autre navire nommé Le Triomphant.

Alain PUECH vous invite à entrer dans cet univers où l’espace est restreint certes, mais 128 mètres de long ce n’est pas la mer à boire…

 

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